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Édito : Fictions de violence – tome 2

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Si l’artiste pré­cède tou­jours le psy­cha­na­lyste comme le rap­pellent Freud et Lacan, gageons que des œuvres actuelles, aux sup­ports variés (bandes des­si­nées, man­ga, films, jeux vidéo, lit­té­ra­ture…), tentent de rendre compte d’un savoir sur le réel. Ces œuvres sont « le pro­duit de l’ère scien­ti­fique [qu’elles] célèbrent sous les espèces de la fic­tion »[1] tout en l’interrogeant. « Sans user d’aucun trouble [elles peuvent] pro­duire le malaise, mais […] de ce malaise, il découle une joie sin­gu­lière. »[2]

Comment cer­tains auteurs rendent-ils l’impossible tout à coup fami­lier, pro­dui­sant par là un effet de ver­tige pour le lec­teur, le spec­ta­teur et/ou le joueur ? Par quels sem­blants les auteurs vont-ils per­mettre une subli­ma­tion de la vio­lence, à l’heure où triomphe la science ? C’est ce que ce tome 2 de Fictions de vio­lence se pro­pose d’explorer.

Pierre Pulliat[3] nous enseigne la repré­sen­ta­tion sub­tile et ori­gi­nale de la vio­lence dans le man­ga, à tra­vers les détails du des­sin et les dif­fé­rents codes de lec­ture. Il nous explique les rai­sons de l’attrait du man­ga, notam­ment chez les jeunes générations.

Guillaume Libert nous livre les secrets de la fas­ci­na­tion qu’exerce sur les ado­les­cents depuis plus de cin­quante ans la figure hor­ri­fique du clown tueur.

Fine connais­seuse de l’œuvre de Stephen King, Carole Aberce, inter­viewée par Elisabetta Milan-Fournier, expli­cite com­ment pour cet auteur, l’é­cri­ture de l’hor­reur consti­tue un nouage per­met­tant de trai­ter le réel de la violence.

Nous vous invi­tons éga­le­ment à lire un article sur Stand by me, film réa­li­sé par Rob Reiner qui s’est ins­pi­ré d’un roman auto­bio­gra­phique, The body, de Stephen King, dans lequel celui-ci évoque son ado­les­cence. Maria Luisa Alkorta et Elisabetta Milan-Fournier apportent un éclai­rage sur plu­sieurs scènes cru­ciales du film au cours des­quelles le jeune héros trouve une solu­tion pour faire avec la vio­lence et l’angoisse.

Dans le film Capharnaüm réa­li­sé par Nadine Labaki, Adelina Suarez s’intéresse aux condi­tions d’émergence de la vio­lence chez Zain et au tra­jet sub­jec­tif qui va lui per­mettre d’énoncer la ques­tion sur les condi­tions de sa naissance.

Avec son article sur la série Strangers things, Karim Bordeau éclaire com­ment « Le vaste déchaî­ne­ment du savoir-faire (mais pas n’importe lequel) a enchaî­né la science-fiction »[4].

À rebours du dis­cours contem­po­rain sur les accoin­tances entre jeux vidéo et vio­lence, Pierre Sidon s’intéresse à l’usage que peut faire un sujet des jeux vidéo comme écran à un réel insupportable.

D’autres fic­tions de vio­lence seront dépliées à la Journée de l’Institut de l’Enfant « Enfants vio­lents ». Alors rendez-vous Samedi 16 mars 2019 à Issy-les-Moulineaux !

[1] Marret S., « Lacan sur Lewis Caroll », Ornicar ?, n°50, 2003, p. 336.

[2] Lacan J., « Hommage ren­du à Lewis Caroll », Ornicar ?, n°50, 2003, p. 9.

[3] Formateur BD et spé­cia­liste de manga.

[4] Lacan J., « Interview de Jacques Lacan sur la science-fiction », La Cause du Désir, n°84, p. 8.

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