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Un savoir nouveau, à élaborer

Par Daniel Roy
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« Magistrale tor­sion : la ques­tion de la fin de la psy­cha­na­lyse est abor­dée par Lacan à par­tir de l’entrée en ana­lyse » 

J.-A. Miller 

Or aujourd’hui, des enfants entrent en ana­lyse. La conduite de la cure, et tout spé­cia­le­ment son début et sa fin, inté­resse les enfants du temps pré­sent et cela de deux façons. 

Par la « mise » du pra­ti­cien quand il reçoit un enfant, concer­nant un symp­tôme dont il souffre ou un trouble dont son entou­rage se plaint ou se sou­cie. Pour un pra­ti­cien for­mé à la psy­cha­na­lyse d’orientation laca­nienne, telle qu’elle se pra­tique et se trans­met par les Écoles de l’AMP, cette mise est en lien direct avec ce qui s’est déga­gé ou qui se dégage dans sa propre cure ana­ly­tique. De quoi s’agit-il ? D’une affaire de sépa­ra­tion. Le pra­ti­cien en ana­lyse a véri­fié son « alié­na­tion », sa dépen­dance aux signi­fiants reçus de l’Autre et à son désir, c’est le moins que l’on puisse en attendre, mais l’enjeu reste de sa sépa­ra­tion d’avec les objets qui donnent valeur de jouis­sance à ces signi­fiants et à ce désir, tout spé­cia­le­ment ceux qui res­tent celés dans cette concré­tion qui s’appelle le fan­tasme et qui forme le cadre à la réa­li­té. Il s’agit ici que la mise du patri­cien soit libé­rée de celle qui avait été la sienne de par sa propre enfance. 

Par la « mise » de l’enfant accueilli, en tant qu’il prend « goût » à cette ren­contre sin­gu­lière avec ses propres mots, avec ses objets d’élection, avec ses peurs, avec ses inté­rêts les plus sin­gu­liers, telle qu’elle s’effectue en pré­sence de cette grande per­sonne qui ne l’éduque pas, qui ne le gou­verne pas, qui n’attend rien de lui sinon de se mettre à hau­teur des ques­tions qui se posent à lui et des réponses éton­nantes qui ont pris forme en lui de symp­tôme ou de trouble. Aujourd’hui ces ques­tions et ces réponses, telles qu’elles se trans­mettent aux enfants par de mul­tiples canaux, qui débordent la famille et l’école, voire les asser­vissent à leurs fins, consti­tuent l’ébauche d’un « savoir nou­veau » encore insu de tous. N’est-ce pas en ce point que l’analyste peut ren­con­trer un enfant pour autant que lui-même laisse « ravi­ver chez lui, dans sa pra­tique, la pas­sion de l’ignorance, c’est-à-dire le désir de savoir, un savoir nou­veau, à éla­bo­rer » (18), ici avec l’enfant, qui, lui, y entre de pri­me­saut ? 

Le der­nier ensei­gne­ment de Lacan et la lec­ture que Jacques-Alain Miller en fait dans cet ouvrage, avec ses consé­quences immé­diates sur les cures et médiates sur les ins­ti­tu­tions que se donnent les psy­cha­na­lystes, nous donnent aujourd’hui le cou­rage de sou­te­nir ce désir, qui n’était jusqu’alors ins­crit dans nulle des­ti­née. C’est ain­si que j’entre dans la lec­ture de ce livre et de ses réfé­rences. 

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