De quoi (se) faire tout un monde ?
Vers la JIE8

Conversation proposée par les Laboratoires Tokonoma,

Comment s’orienter aujourd’hui dans les institutions ?

et De la filiation à l’affiliation

avec Marie-Cécile MARTY, psychanalyste, membre de l’ECF, Présidente du CIEN.

 

De quoi (se) faire tout un monde ?

Le dossier « unique » de l’enfant passe de mains en mains, collecte des informations qui nourrissent des statistiques. Ces dernières mettent au-devant de la scène des phénomènes objectivables de l’enfant, qui codifient les comportements et gomment l’acte du praticien. Avec la codification, les protocoles uniformisent et prescrivent les rapports entre adultes et enfants. Les chiffres et phénomènes fabriquent une dystopie contemporaine de l’enfance qu’il convient d’interroger.
Alors, à l’époque des discours contemporains égalitaires, neutres et bienveillants, comment soutenir l’éthique du bien dire du « référent » de l’enfant pour se situer dans la narration du petit sujet dont il est question ? Comment peut-il donner étoffe au récit de l’enfant, à ses questions ? Comment parler des épreuves de la vie d’un enfant, de sa famille ? De ses peurs, de ses monstres et méchants intérieurs ? Comment relater son histoire, les diverses contrées, d’école en école, de placements en placements, plus ou moins terribles qui dessinent les entours d’un univers qui lui parait plus ou moins étrange, accueillant ou hostile et de sa réalité ?
Ateliers pédagogiques, groupes de jeu ou dits à médiations dans les institutions, produisent des attentes des professionnels auprès de l’enfant. Quel espace de rêverie est proposé à l’enfant à la crèche, école, maison d’enfants à caractère social, ou encore hôpital ? En effet, toute initiative institutionnelle s’inscrit dans une logique projet qui se veut intelligible et sert des objectifs pédagogiques ou thérapeutiques. Comment est prise en compte la parole de l’enfant, comment est-elle interprétée ? Mais comment donner chance que cette information soit interprétée comme la trame d’un récit, rêve ou fantasme, qui indiquent comment un enfant construit sa réalité ? En effet, avec l’enseignement de J. Lacan, l’histoire n’est plus abordée par l’articulation du dire et de la vérité, mais par l’ancrage du dire dans le corps.

Vendredi 28 juin 2024 à 19H30

Salle SALICIS, 1 rue Lavoisier, 03100 Montluçon
PAF : 5€ - Étudiant : 3€ / Contact : secretariat.cien@gmail.com