IIIe Conversation CIEN-CEREDA
Jeudi 4 septembre 2025 de 14h30 à 19h00
Partir des « images qui font peur », c’est aborder un espace d’expérience brûlant avec les enfants, dans notre pratique, en consultation privée, en institution ou en conversation interdisciplinaire.
Ce thème, proposé par Jacques-Alain Miller, interprète les recherches menées dans les réseaux américains de l’enfance sur « Rêves et les fantasmes chez l’enfant ». Il nous appartient de discerner qu’il y a de l’imaginaire et du symbolique dans les récits imagés qu’un enfant nous adresse, et aussi un traitement du réel.
« De quoi avons-nous peur ? » Lacan pose la question dans « La Troisième » et y répond : « de notre corps […] la peur est le sentiment qui naît du soupçon qui nous saisit d’être réduits à notre corps ». C’est ce qui guide notre travail, notre pari, celui d’ouvrir la dimension de la parole, à ce de chaque enfant, à son rythme, à sa manière, peut dire à partir de ces images qui lui font peur, dans ses jeux, ses rêves, ses rêveries, ses fantasmes, ses phobies ou ses hallucinations…
Comment rencontrons-nous ces images dans le dire des enfants ?
Parfois, lorsqu’un enfant joue, une image tissée dans ce jeu prend une valeur singulière : une bouche dévorante, un animal menaçant, une figure terrible ou, pourquoi pas, une image angélique peuvent effrayer un enfant. L’enfant lance alors un « ça fait peur » ou une onomatopée qui vivifie la scène d’un impact sonore éruptif, dont son corps est saisi : Aaaah ! Grrrr ! Oops ! S’ébauchent déjà les premières fixations pulsionnelles.
D’autres fois, la réitération d’une image d’un rêve devenu cauchemar déchaîne l’angoisse et laisse l’enfant sans paroles. Ou bien un jeu vidéo, auquel l’enfant ne peut s’empêcher de jouer, conduit, encore et encore, à telle scène figée pour lui. Et cette étrange itération dans laquelle est pris le sujet peut rester là longtemps – non seulement chez les enfants, mais aussi chez les adultes. Fictions signifiantes et fixations de jouissance apparaissent alors comme nouées.
Ce ne sont donc pas les images en elles-mêmes qui font peur ou qui terrifient, mais c’est la façon dont ce qui ne peut être signifié ni représenté envahit l’enfant, s’empare d’une image et y fige la peur. L’angoisse, l’inhibition, la répétition sont signes de la défense face à une jouissance hors sens. Et ce que nous appelons « réalité » est teinté de cette couleur.
Comment accompagner l’enfant jusqu’à ce qu’il trouve une interprétation, une construction pour faire face à « ce » qui l’effraie, l’affecte, le perturbe ? Cela ouvre le pari du transfert, ancré dans le discours analytique, et la possibilité que ce qui le dérange devienne un symptôme. Il s’agit d’entendre, de lire, de cerner comment « ça » se présente dans ses mots, avec son point impossible à représenter ou à éliminer.
Cette IIIe Conversation des Réseaux Enfance du Champ freudien en Amérique Latine offre à la discussion les trouvailles qui nous enseignent, soutenues par les participants des groupes du nouveau réseau CEREDA, qui mènent des cures analytiques avec des enfants, et aussi par ceux qui sont impliqués dans les travaux des laboratoires interdisciplinaires du CIEN, des professionnels sensibles à l’orientation du discours analytique et à ses conséquences dans leurs pratiques auprès des enfants.
Nous voudrions transmettre la manière dont chacun de ces sujets a pu inventer sa propre façon de faire face à la rencontre avec l’irreprésentable des images, de se soutenir dans la réalité et de faire place à sa dimension désirante.
Nous vous donnons rendez-vous pour cette nouvelle rencontre !
Lieu :
Auditorio C – Minas Centro
Rua dos Guajajaras,
Centro, Belo Horizonte,
Brésil
Tarif :
USD 15.00
Renseignements et inscriptions :
Inscriptions en présence uniquement :
En español https://enapol.com/xii/es/reds-tal/cien-cereda/
En portugués https://enapol.com/xii/redes-tal/cien-cereda/
Informations : brasil.cien@gmail.com / novaredeceredabrasil@gmail.com