L’objet oral, les destins du premier objet

Matinée clinique du CEREDA avec Dominique Holvoet, psychanalyste, membre de l'ECF et directeur du Courtil en Belgique

Samedi 18 octobre de 10h00 à 12h30

Le Groupe Che vuoi ? des enfants en analyse vous convie à une matinée de travail clinique le samedi 18 octobre, sur le thème de "L’objet oral, les destins du premier objet".

Premier objet investi dans la vie psychique de l’enfant, l’objet oral s’impose dans une rencontre fondatrice, toujours singulière. C’est à travers lui que se noue un rapport inédit au corps, au désir de l’Autre, à la demande, et que se dessinent les premiers contours du sujet.

Chaque enfant, dans sa parole, ses symptômes, ou encore ses « menus objets », vient dire quelque chose de cette rencontre originaire. Quels en sont les destins ? Comment certains trouvent à s’en dégager, à en faire usage, tandis que pour d'autres cela reste un point d’énigme, voire d’entrave ? C’est ce que nous travaillerons à partir de cas cliniques, présentés à la discussion par les participants du groupe.

Nous aurons le plaisir d’accueillir Dominique Holvoet, psychanalyste membre de l’ECF et directeur du Courtil dont l’enseignement nous permettra d’approfondir comment l’enfant peut, à sa manière, « écrire son menu », c’est-à-dire inventer une réponse subjective pour faire face au réel de la jouissance. Il s’agira également de questionner la place du clinicien et des parents dans ce travail d’élaboration.

Pour éclairer ce propos, une métaphore : celle de la petite souris du conte du Gruffalo((Gruffalo, Julia Donaldson, illustrations d'Axel Scheffler, Paris, Gallimard jeunesse, 2008.)). Flânant dans un bois profond, elle croise sur son chemin un renard, un serpent, un hibou — autant de prédateurs qui, sous couvert de l’inviter à déjeuner, projettent en réalité de la dévorer. Pour échapper à ce destin d’objet, la souris invente une figure terrifiante : le Gruffalo, dont le plat préféré varie en fonction de celui qui l’écoute. Et cela fonctionne ! Les prédateurs prennent peur… jusqu’à ce que la créature imaginaire se matérialise. Il faudra alors que la souris invente une nouvelle pirouette pour s’en tirer.

Comment les enfants que nous accompagnons inventent-ils leur propre "Gruffalo" ? Quels détours, quelles fictions, quels objets mettent-ils en place pour échapper à une jouissance invasive, ou à une assignation à être ? Et comment les cliniciens peuvent-ils soutenir ces trouvailles, parfois fragiles, souvent précieuses ?

Nous vous attendons nombreux pour ce temps de réflexion et d’échange.