Édito – Ce qui épate la famille

La famille n’est plus nucléaire. L’essor d’autres modalités de faire famille a modifié la classique répartition des rôles entre père et mère. À ces signifiants s’est ainsi substitué ceux de parent et de parentalité. Le passage d’un champ lexical à un autre, témoignage d’un changement dans la subjectivité de l’époque, a rendu plus friable les frontières, mais a aussi révélé qu’il ne s’agit là que de fonctions, toujours singulières. Étudiant la question des parentalités – au pluriel – Éric Laurent isole la fonction d’« épater [sa] famille[1]» que Lacan évoque dans … ou pire : « c’est à la fois produire une sorte d’admiration, faire de l’effet, mais c’est surtout […] faire un pas de côté par rapport à l’idéal du pater familias[2]». É. Laurent soumet ainsi une piste de recherche : « chercher au cas par cas, dans les parentalités d’aujourd’hui et les problèmes cliniques auxquels ces familles sont confrontées, ce qui fait suffisamment office d’exception côté femme et côté homme pour pouvoir définir ce qui épate la famille[3]».