Édito 7

par Silvana Belmudes

Quand ça lui prend, Jean, jeune enfant de cinq ans, est un T. Rex, marche comme un T. Rex, crie comme un T. Rex, bouge sa langue comme un T. Rex. Et ceci n’est pas un jeu. Jean consent à manipuler des T. Rex en plastique, à les dessiner, à les déguiser en père Noël. Si un jeu s’amorce, le T. Rex est toujours là, toujours aux aguets pour bondir la gueule grande ouverte. Nous en sommes là.

Comment s’orienter dans la clinique lorsque les sujets que nous recevons ne semblent pas jouer le jeu du phallus ? Jean-Robert Rabanel nous propose dans ce Zappeur de nous intéresser à cette clinique dont le maître mot est l’invention. En prenant la jouissance comme repère, l’auteur nous apprend la torsion, invention de Benoît dont le pays n’est pas celui de l’Autre du langage, son territoire étant plutôt celui du corps réel où le nœud prend une forme littérale et où ce qui le garde en vie est le réseau tissé par le désir des autres non anonymes.

Ensuite, Maryse Roy nous présente à travers deux vignettes cliniques deux petites filles qui, à un siècle d’écart, articulent la question du manque avec comme repère le Phallus, ce qui n’efface pas l’énigme de la jouissance qui troue le corps. Et voici que l’invention est encore de mise.

Enfin, Christine Maugin nous amène à parcourir la question du corps dans la psychanalyse lacanienne, de Freud à Lacan, du corps imaginaire au corps de jouissance, nous faisant saisir toute l’importance du concept de parlêtre.

Ces trois textes nous permettent de mettre en relief la différence entre la signification sexuelle et le réel du sexe, différence sensible pour s’orienter dans la clinique : fille/garçon, Benoît/torsion et pourquoi pas dinosaure ?

 

Bonne lecture !

 

 

*Photo: Cristian Merani