Préface de Jacques-Alain Miller
Navarin/Le Champ freudien, Paris, 2013
L’enfant incarne aujourd’hui un idéal merveilleux. Mais quand il ne répond plus aux attentes parentales, il dérange.
Les techniques comportementales réduisent le symptôme à un dysfonctionnement. La psychanalyse lui donne au contraire une dimension de vérité et le saisit comme une manifestation de l’inconscient. Qu’est-ce que l’inconscient de l’enfant ? Que nous apprend-il sur la place de l’enfant dans sa famille ?
Le psychanalyste invite à venir dire ce qui se passe sans juger ni les adultes, ni l’enfant, pris dans l’histoire de ses parents. Dire ces liens a des conséquences sur l’enfant, sur ce qu’il vit, ce qu’il désire, mais aussi sur sa famille. Délivré des nœuds qui l’entravent, il retrouve la liberté de choisir sa vie et d’être en relation avec les autres.
Pour le faire savoir, Hélène Bonnaud donne une lecture vivante des concepts de la psychanalyse, accessible aux parents comme aux professionnels de l’enfance.
Hélène Bonnaud
Psychanalyste à Paris, membre de l’École de la Cause freudienne (ecf) et de l’Association Mondiale de psychanalyse (amp), elle transmet ici son expérience du traitement de l’enfant et de sa famille en centre médico-psycho-pédagogique (cmpp).
Disponible en librairie (diffusion Interforum-Volumen) et sur ecf-echoppe.com
Extrait de la préface, par Jacques-Alain Miller
« Ce livre fera date, ne serait-ce que par son titre. (…) Personne jusqu’à Hélène Bonnaud n’a donné à un livre le titre en question. Il y a à cela une raison. C’est que les psychanalystes ne sont pas très sûrs que les enfants aient un inconscient digne de ce nom. Pas d’inconscient sans refoulement. Or, le refoulement commence avec la période dite « de latence ». Après, il y a inconscient, c’est sûr. Avant, on doute. Hélène Bonnaud a une autre notion de l’inconscient, qui lui vient de Lacan, de son analyse et de ses contrôles avec moi, de sa pratique avec les enfants. C’est l’inconscient réel, l’inconscient comme l’impossible à supporter. Il y a les formations de l’inconscient, qui se déchiffrent, qui font sens. Mais il y a aussi ce qui fait trou, ce qui fait trop, ce qui fait tropmatisme ou troumatisme. La défense, comme disait Freud, n’a pas structure d’un refoulement. Elle est en deçà. Le parlêtre y est directement, crûment, confronté au réel, sans interposition du signifiant – qui est cataplasme, onguent, médicament. Le délire, disait Freud, est tentative de guérison. Comment déranger la défense ? C’est la question majeure que la pratique pose à un analyste »