8e Journée d'Étude

Rêves et fantasmes chez l’enfant

samedi 22 mars 2025

En savoir +S'inscrire
Menu

Bibliographie JIE7

Jennifer Abraïni

image_pdfimage_print

« En règle géné­rale, les parents et les auto­ri­tés qui leur sont ana­logues suivent dans l’éducation de l’enfant les pres­crip­tions de leur propre sur­moi. Quelle que soit la façon dont leur moi a pu s’arranger de leur propre sur­moi, ils sont sévères et exi­geants dans l’éducation de l’enfant. Ils ont oublié les dif­fi­cul­tés de leur propre enfance, ils sont satis­faits de pou­voir à pré­sent s’identifier plei­ne­ment à leurs propres parents, qui, en leur temps, leur ont impo­sé ces lourdes res­tric­tions. C’est ain­si que le sur­moi de l’enfant ne s’édifie pas, en fait, d’après le modèle des parents mais d’après le sur­moi paren­tal ; il se rem­plit du même conte­nu, il devient por­teur de la tra­di­tion, de toutes les valeurs à l’épreuve du temps qui se sont per­pé­tuées de cette manière de géné­ra­tion en géné­ra­tion[1]».

🧸🧸🧸

Freud met ici au tra­vail la ques­tion de la consti­tu­tion du sur­moi chez l’enfant. Il nous indique que le sur­moi de l’enfant se construit d’après le sur­moi paren­tal. Ce der­nier est le por­teur de toutes les valeurs et de la tra­di­tion. Mais quelles sont ces valeurs et ces tra­di­tions dont nous parle Freud ?
Dans ce texte, pris de manière plus large, Freud nous enseigne que le sur­moi porte en lui l’idéal du moi. Il nous pré­cise que cet idéal est façon­né de « l’expression de l’admiration pour la per­fec­tion » que l’enfant attri­buait alors à ses parents. Le sur­moi aspire au per­fec­tion­ne­ment et c’est donc dans ce mou­ve­ment que le parent va se voir impo­ser à son enfant exi­gences et prescriptions.
Qu’observons-nous dans la cli­nique contem­po­raine ? À notre époque où l’on assiste à la chute des tra­di­tions et du patriar­cat, de nou­veaux modèles édu­ca­tifs émergent, épin­glés sous le signi­fiant de « paren­ta­li­té posi­tive », ou encore d’« édu­ca­tion bien­veillante ». En nous pen­chant d’un peu plus près sur ces nou­veaux dis­cours, nous pou­vons tou­te­fois repé­rer que ce qui y est pré­gnant, ce sont les prescriptions.

[1] Freud S., « XXXIè confé­rence : La décom­po­si­tion de la vie psy­chique. » (1933), Nouvelles confé­rences d’introduction à la psy­cha­na­lyse, col­lec­tion folio/essais, Gallimard, 2013.

Derniers articles

Les ateliers