Le documentaire « États-Unis, enfants jetables » est terrible !
Il n’est pas récent – il date de 2018 – et ne témoigne pas d’un phénomène nouveau, mais de l’usage de procédés modernes pour le mettre en œuvre.
Certains enfants, adoptés une première fois, se trouvent laissés par leur famille adoptante et – comble du cynisme du discours capitaliste – remis sur « le marché » de l’adoption, ce qui comprend, aux États-Unis, speed-datings avec défilés d’enfants et échanges ou ventes sur internet.
Dans ce documentaire, on entend ces enfants, jetés et re-jetés, en quête de cette dit-mension de la transmission d’une constitution subjective, ce résidu – réel – dont la fonction est soutenue, maintenue par la famille, « impliquant la relation à un désir qui ne soit pas anonyme[1]».
À défaut de mise en œuvre de cette dit-mension, certains inscrivent leur être du côté du rebus.
Et pourtant, certains parviennent à (y) croire, croire en un x qui indexe leur subjectivité et noue les registres de leur expérience.
Dans ce Zappeur, Marine Labbé-Heller nous parle de « Faire famille, pas sans amour ni désir particularisé ».
[1] Lacan J., « Note sur l’enfant », Autres écrits, Seuil, 2001, p.373.