Aujourd’hui : mercredi 7 décembre 2022.
La JIE7, ce sera – en présence ! – le samedi 18 mars 2023.
Le 12 décembre 1956, c’était aussi un mercredi. Quatrième séance du séminaire hebdomadaire que Lacan tient cette année-là. Dans le travail d’édition de l’ensemble qui formera le Séminaire IV, Jacques-Alain Miller donne comme titre à ce qui compose un chapitre : « La dialectique de la frustration »[1].
Loin de toute fusion supposée, hors de toute complétude rêvée, Lacan y indique que « la frustration est le vrai centre de la relation mère-enfant ». À ne pas comprendre trop vite – c’est à toute une dialectique psychique complexe que cela conduit. Foin de tout appel à l’instauration d’une loi, c’est de la relation de chacun au manque qu’il s’agit.
Dans cette dialectique, Lacan note qu’il arrive que l’enfant puisse « se croire aimé pour lui-même »[2]. Précisons : selon des configurations spécifiques aux structures. Il souligne que si un principe dialectique ne vient pas maintenir un écart suffisant entre l’enfant, les figures qui incarnent le partenaire Autre premier et le manque, alors l’enfant est conduit, pour le maintenir (cet écart), à donner de soi, à y mettre du sien[3]. En l’occurrence, pour ce qui occupe Lacan à ce moment-là, à mettre en fonction une phobie. Résultat : crises, angoisse, agitation, difficulté d’endormissement, affolement généralisé, etc.
Eh bien, c’est une référence que nous pouvons étudier en vue de notre prochaine Journée et de ce qui fait l’actualité de son thème : « Parents exaspérés – Enfants terribles ».
Danièle Olive et Christine Maugin composent le sommaire de ce numéro du Zappeur. Horizon identique. L’une, dans son texte, évoque les conséquences de l’écrasement contemporain des figures de ce principe dialectique. L’autre, dans son commentaire d’une citation freudienne, revient sur quelques-unes des coordonnées de ce « recours » phobique.
[1] J. Lacan, Le Séminaire, Livre IV, « La relation d’objet », Seuil, Paris, 1994, p. 59.
[2] Ibid., p. 70.
[3] Ibid., p. 75.