Émilie et Adèle n’ont rien en commun. La première va voir un psy pour tenter de dépasser ses embrouilles symptomatiques attachées à la référence paternelle. La seconde, au-delà du père, affirme son cynisme. Rien en commun ? Si ce n’est la « jouissance hors signifiants, fixe, qui revient toujours à la même place[3] » et nous garantit à tous le cafouillage de la réalité humaine[4]. Rien en commun encore ? Si ce n’est la réponse à ce point irréductible dans un nouage familial singulier ! Rien en commun enfin ? Si ce n’est que le discours analytique permet à des Émilie comme à des Adèle de faire place à cette jouissance-là, chacune avec son style, unique !
[1] Rajzman & Rouquette, Émilie voit quelqu’un. Après la psy, le beau temps ?, Fluide glacial, 2015, p. 70.
[2] Mr Tan & Diane Le Freyer, Mortelle Adèle. Parents à vendre, Bayard jeunesse, 2021, p. 7.
[3] Cf. ci-dessous, Magne I., Commentaire de la citation de Lacan.
[4] Lacan J., Le Séminaire, livre III, Les psychoses, Paris, Seuil, 1981, p. 98.