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Argument

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Quand l’enfant est empê­ché, dis­trait, éner­vé ou mu par une trop grande exi­gence de réus­site, au point d’inquiéter parents ou ensei­gnants, pouvons-nous poser la ques­tion de ce qui pré­oc­cupe cet enfant-là, à ce moment-là ?

L’analyste recueille les mani­fes­ta­tions d’un enfant-sujet comme étant adres­sées à un autre, il se fait par­te­naire pour per­mettre à l’enfant de se faire res­pon­sable, autrement.

L’enfant-sujet est confron­té à un réel (celui de sa pré­ma­tu­ra­tion, des pul­sions non uni­fiées, de la réa­li­té sexuelle qui le déborde). Il ne parle pas, c’est la période dite de l’infans, mais son entou­rage lui sup­pose une parole et une volonté.

L’enfant est d’abord par­lé : « Le bain de lan­gage le déter­mine avant même qu’il soit né ceci par l’intermédiaire du désir où ses parents l’accueillent comme un objet pri­vi­lé­gié.[1]Lacan J., « Petit dis­cours à l’ORTF », Autres écrits, Paris, Seuil, 2001 p. 223.» Chaque enfant témoigne de ce que ce désir est sup­po­sé ne pas être ano­nyme. La psy­cha­na­lyse s’intéresse en pre­mier lieu à la parole de l’enfant, en tant qu’elle lui sert à s’extraire du bain de lan­gage qui l’assigne, voire le fige, à une place dans le dis­cours. Une atten­tion est ain­si por­tée à la façon dont l’enfant est par­lé et à la manière dont il s’en débrouille, ce qu’il en fait pour se faire un corps à lui et une place qui lui convienne dans le monde.

Le dis­cours cou­rant a long­temps stig­ma­ti­sé, dans la langue fran­çaise, quelque chose d’un lien d’origine pour nom­mer les enfants agi­tés, impul­sifs ou vio­lents. Les nomi­na­tions ne man­quaient pas : les « mau­vaises graines », « vau­riens » ou « sau­va­geons » n’en fai­saient qu’à leur tête.

Changement d’époque, chan­ge­ment de dis­cours. Aujourd’hui, l’effacement de la sub­jec­ti­vi­té pousse à la pro­mo­tion d’une auto-détermination enten­due dans les dires des enfants eux-mêmes. Quand un enfant ren­contre des dif­fi­cul­tés, il est aujourd’hui com­mu­né­ment admis qu’il dys­fonc­tionne : il a un « pro­blème de concen­tra­tion », « gère mal ses émo­tions », a des « com­por­te­ments inadap­tés »… Si l’enfant obtient de bonnes notes à l’école, on relève alors la bonne cog­ni­tion de son cer­veau sup­po­sé apte à exé­cu­ter des tâches pré­vues à l’avance. Ce qu’il mani­feste par ses oublis, ses ratages à répé­ti­tion, ses colères ou ses réus­sites est inter­pré­té, lu à par­tir de l’efficience de connexions neu­ro­nales qui marchent ou ne marchent pas.

Sont col­lec­tés désor­mais pour chaque enfant les fonc­tion­ne­ments en défi­cit ou en excès, des com­pé­tences cog­ni­tives atten­dues lors dudit déve­lop­pe­ment psy­cho­mo­teur et socioaf­fec­tif. Ce nou­veau para­digme donne lieu à une éva­lua­tion constante des com­pé­tences infan­tiles, de son degré d’autonomie, de sa capa­ci­té d’adaptation. S’en déduisent des troubles neu­ro­dé­ve­lop­pe­men­taux (TND) dans les sphères cog­ni­tive, atten­tion­nelle, d’attachement, iden­ti­fiés hors de toute fonc­tion d’appel. D’après les der­nières études[2]Voir sites : HAS trouble du neu­ro­dé­ve­lop­pe­ment https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2020–03/reco299_argumentaire_reperage_tnd_mel_v2.pdf  et https://handicap.gouv.fr/engagement‑2  … Continue rea­ding, les TND pour­raient concer­ner un enfant sur dix. Le pas de plus revient à consi­dé­rer qu’une vali­da­tion scien­ti­fique s’impose, et celle-ci intro­duit un contrat réédu­ca­tif dont l’enfant aurait à répondre.

Le repé­rage d’un défaut dans le déve­lop­pe­ment de l’enfant se sub­sti­tue doré­na­vant à la dimen­sion de l’adresse à un Autre des mani­fes­ta­tions symp­to­ma­tiques de l’enfant.

Interrogeons-nous autre­ment : com­ment un enfant peut-il trou­ver ses voies d’accès aux savoirs, aux autres ? Éduquer sup­pose une rela­tion de confiance dans les savoirs de l’enfant et dans la recherche de ses solu­tions pour une auto­no­mie qui l’inscrit de façon sin­gu­lière auprès des autres. Cela nous invite à indi­quer qu’il y a une pré­émi­nence du dis­cours édu­ca­tif et péda­go­gique et que le pari ana­ly­tique porte sur l’invention sub­jec­tive. L’analyste accueille ces nou­velles pré­sen­ta­tions et fait place à l’énonciation sin­gu­lière de l’enfant. La psy­cha­na­lyse depuis Freud donne chance au symp­tôme de s’inscrire comme lien social.

L’atelier réunit des pro­fes­sion­nels de dis­ci­plines dif­fé­rentes, tra­vaillant auprès d’enfants. En pre­nant appui sur les dires des enfants et de leurs parents, l’atelier cherche à remettre des écarts entre édu­ca­tion et réédu­ca­tion, diag­nos­tic et accom­pa­gne­ment psy­cho­lo­gique. Nous étu­die­rons les consé­quences d’une dis­tinc­tion entre dire et dis­cours, seule façon de répondre de ses actes.

Atelier de recherche

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