Présentation :
Ce livre est construit sur la base des dires de six personnes, occupées par une problématique trans et qui ont voulu en parler avec un psychanalyste. Pour un psychanalyste, son interlocuteur n’est pas un objet de laboratoire, mais un sujet de plein droit qui a quelque chose à énoncer sur ce dont il pâtit.
Cependant, que professent-ils le plus souvent, les porte-paroles du mouvement trans ? Que la clinique est un vieil instrument de domination, qu’elle ne véhicule aucune vérité, qu’elle n’a pas lieu d’être et qu’elle est vouée à disparaître. Sur ce point, nous ne saurions être d’accord, nous qui accueillons, un par un, des sujets en souffrance qui ne parlent le langage d’aucun groupe, mais celui de leur singularité.
On constatera ici à quel point diffèrent de toute idéologie les dires du sujet qui a fait appel à un psychanalyste et qui ne songe pas le moins du monde à généraliser sa difficulté d’être, ni à faire de la transition un idéal. ‑ Jacques-Alain Miller
Clinique : Nicole Borie, Myriam Chérel, Nathalie Crame, Pénélope Fay, Ariane Fournier, Marie Laurent,
Conversations animées par Gil Caroz et Jacques-Alain Miller
avec : Agnès Aflalo, Solenne Albert, Marga Auré, Sonia Chiriaco, Philippe De Georges, Jean-Pierre Deffieux, Carole Dewambrechies-La Sagna, Xavier Gommichon, Ligia Gorini, Catherine Grosbois, Guilaine Guilaumé, Deborah Gutermann-Jacquet, France Jaigu, Katty Langelez-Stevens, Philippe La Sagna, Éric Laurent, François Leguil, Lilia Mahjoub, Jean-Daniel Matet, Omaïra Meseguer, Marie-Josée Raybaud
Sommaire
Avant-propos, par Gil Caroz
LES DEUX EN MÊME TEMPS – Pénélope Fay
Conversation
Comment ne pas devenir trans
Un phallus mort
Apparaître / disparaître
Un montage « pervers »
Masque et fétiche
Effet limite
L’écriture du vivant
Poussée-vers-la-femme et pseudo-perversion
Objections trans et trav à la fluidité
SOUSTRAIRE AU TROP – Myriam Chérel
Conversation
Élégance
Féminisation post-transition
Phénomène élémentaire déterminant
Privation non symbolisée, ablation réelle
Limites du symbolique
Un traitement du réel, l’ironie
Queer pour vivre
Monstration du trauma
Les deux faces du surmoi
De la parole maternelle au Je suis
Faire le fou pour ne pas être fou
Un désir qui porte la mort
UNE DEUXIÈME VIE – Marie Laurent
Conversation
Du mâle-venu à l’objet poupée
Opération-soustraction
Féminisation ou pousse-à-la-femme ?
La certitude, une réponse vitale
Un itinéraire de parole
Introduire une temporalité subjective
La solution-femme ?
Enlever du trop
Passer inaperçue
Suppléance, ou effet du transfert ?
Une jouissance sans représentation
Fixation au non-sevrage
ELLE TIENT AU L – Nathalie Crame
Conversation
Profondeurs du goût et dégoût
Une tentative de subjectivation
Passage à l’acte
Ni homme ni femme, une position subjective
Un espace pré-trans
Un pré-choix
La décision trans
L’imposture paternelle
L’inconscient interprète
Le signifiant perdu
Trans à la Une !
La norme n’existe pas
Le désir du corps
Il n’y a pas d’interprétation
UNE VIEILLE FILLE – Nicole Borie
Conversation
Sans point d’arrêt
Exit l’homme
Le dégoût, l’aversion, la haine
Le corps du père
Asymptote du pousse-à-la-femme
Un rêve à la Schreber
Un corps hors sexualité
S’accomplir sans aboutir
Révolte contre le signifiant
Son objet : le corps propre
« ENGAGER L’EXISTENCE EN TANT QUE FEMME »
– Ariane Fournier
Conversation
Sans marqueurs
Au seuil de la scène
Débranchement / rebranchement
L’honneur de la demoiselle
Le polycule, nouveau lien hors sexe
Étayage à la vitalité d’une femme
Impasses d’une transition figée
Habiller le brouillard des sensations
Dynamique du transfert
Le regard, prothèse à l’image
Point de capiton : sept traits
Un Nom-du-Père surprise