8e Journée d'Étude

Rêves et fantasmes chez l’enfant

samedi 22 mars 2025

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Bibliographie JIE7

Texte de présentation

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L’exploration des textes de Freud, Jacques Lacan, Jacques-Alain Miller et d’élèves de J. Lacan sur le thème de la pro­chaine Journée de l’Institut psy­cha­na­ly­tique de l’Enfant s’est avé­rée par­ti­cu­liè­re­ment révé­la­trice de la per­ti­nence de la psy­cha­na­lyse pour cer­ner ce qu’il y a de plus actuel dans la ten­sion dont rend compte le titre de cette Journée.
Au fil des cita­tions qui ont été pré­le­vées, nous pour­rons suivre com­ment s’est éla­bo­rée dans la psy­cha­na­lyse le réel qui per­met de rendre compte de ce qui nous exas­père, du ter­rible qui nous habite.
Freud en témoigne très rapi­de­ment avec l’analyse du petit Hans. À quoi a‑t-il affaire exac­te­ment dans ce moment du déclen­che­ment du symp­tôme ? Comment faire lorsque le symp­tôme sur­git ? Comment nom­mer le « ter­rible » avec lequel il est aux prises ? Comment ses parents s’en débrouillent-ils ?
En met­tant au pre­mier plan la sexua­li­té, Freud nous indique com­bien le sujet humain n’est pas tou­jours dans un rap­port de plai­sir avec celle-ci, mais plu­tôt sou­mis aux exi­gences de la pul­sion qui com­mande. On peut lire aus­si ses indi­ca­tions à pro­pos de ce qui assaille le sujet : les ques­tions sur la nais­sance, la mort, la nais­sance d’une sœur, d’un frère, le men­songe des adultes…
Écoutons Freud : « On trou­ve­rait dif­fi­ci­le­ment une nur­se­ry sans conflits vio­lents entre ses habi­tants. Les rai­sons de ces conflits sont : le désir de cha­cun de mono­po­li­ser à son pro­fit l’a­mour des parents, la pos­ses­sion des objets et de l’es­pace dis­po­nible. Les sen­ti­ments hos­tiles se portent aus­si bien sur les plus âgés que sur les plus jeunes des frères et des sœurs[1]». Nous pou­vons l’entendre comme autant de points qu’il nous invite à ne pas bana­li­ser. Ces petites choses ano­dines de la vie ne le sont pas tant que ça. Ce ne sont pas des remarques de nature socio­lo­gique ! Elles nous disent ce avec quoi cha­cun est aux prises en permanence.
Voilà quelques aper­çus du « ter­rible » qui nous habite. Quel réglage la vie en famille apporte-elle à la jouis­sance en excès, déré­glée, incon­trô­lable ? La solu­tion œdi­pienne était appa­rue comme la solu­tion pos­sible per­met­tant aux parents de ne pas trop s’exaspérer… L’autorité pater­nelle sau­rait bien cana­li­ser cette puis­sance et la mettre au ser­vice de la civilisation.
Mais Lacan, dans « Les com­plexes fami­liaux », fait entendre le chan­ge­ment radi­cal qui s’annonce en poin­tant le déclin social de l’imago paternelle.
De Freud à Lacan, un autre par­cours se des­sine qui per­met de for­ma­li­ser les consé­quences de de ce virage : la vie en famille est de plus en plus gou­ver­née par les objets qui captent la jouis­sance des sujets, défont le lien social que la vie en famille a pour fonc­tion de mettre en œuvre ! De quoi « exas­pé­rer les parents » pen­dant que le « ter­rible » conti­nue à sévir !
Nous avons donc fait une large place à la dimen­sion du réel, à son éla­bo­ra­tion par Lacan à la suite de Freud, à sa reprise par J.-A. Miller.
Le trait d’union entre « Parents exas­pé­rés » et « Enfants ter­ribles » peut nous indi­quer le rap­port de cau­sa­li­té qu’il peut y avoir. L’enfant est pris dans la dépen­dance au désir de l’Autre sous la figure de l’Autre parental.
À ce temps de l’enseignement de Lacan suc­cède la mise en évi­dence du rap­port au réel propre à cha­cun, et la manière dont il a à s’en faire res­pon­sable. Dans ce registre-là, il n’y a plus de rap­port de l’un à l’autre. Le trait d’union est un trait qui sépare et laisse cha­cun seul avec le réel qui le tenaille… seul, mais pas sans la ren­contre avec le dis­cours ana­ly­tique. C’est ce qui nous est appa­ru comme le point qui per­met de dire l’actualité de ce thème.

 

[1] Freud S., Introduction à la psy­cha­na­lyse, Paris, P. B. Payot, 1974, p. 189–190.

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