8e Journée d'Étude

Rêves et fantasmes chez l’enfant

samedi 22 mars 2025

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Édito

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« Tu sais pour­quoi les mamans chats oublient leurs enfants quand ils gran­dissent ? Parce qu’elles ne leur ont pas don­né de pré­nom à la nais­sance… », dit une petite fille du haut de ses 7 ans, qui consulte à un moment où elle craint que ses parents n’ou­blient de venir la cher­cher à l’école. Cette phrase pour­rait être enten­due comme une mani­fes­ta­tion d’angoisse, comme si la croyance au sym­bo­lique ne suf­fi­sait plus et qu’il fal­lait en deman­der confir­ma­tion. Suffirait-il d’avoir un pré­nom pour ne pas être oublié ? Rien de moins sûr.

Qu’est-ce qui fait lien entre une mère et ses petits ? Un déter­mi­nisme bio­lo­gique ? Le symbolique ?

Marie-Hélène Brousse, en repre­nant Lacan, pense le lien social comme dis­cours[1], c’est-à-dire comme mode de jouir. En tant que dis­cours, il est donc affran­chi du déter­mi­nisme bio­lo­gique. Mais, comme nous le dit Valeria Sommer-Dupont :« si le lien paren­tal n’est ni natu­rel ni divin, il n’est pas non plus un pur pro­duit dis­cur­sif décon­nec­té d’un corps sexué. Une opa­ci­té résiste, irré­duc­tible[2]». Les dis­cours sont colo­rés par la jouis­sance tou­jours imbri­quée à la pul­sion qui anime les corps sexués.

Quels effets de ladite opa­ci­té sur les liens fami­liaux ? Camilo Ramirez nous pro­pose dans ce Zappeur de pen­ser que les symp­tômes des êtres par­lants d’un « col­lec­tif fami­lial » pour­raient en être une réponse. Une façon de bri­co­ler avec un réel qui devient trop oppres­sant. Il nous invite à être atten­tifs aux effets des corps sexués dans les liens à l’heure d’écouter ce qui amène les parents et les enfants à consul­ter quand l’exaspération devient trop rugueuse[3].

Jean-Robert Rabanel nous offre une vignette cli­nique inti­tu­lée : « Une banale his­toire de famille », où la bana­li­té serait le mal­en­ten­du, la plainte, l’exaspération. Tout le monde y a le droit. Ce texte nous amène à un décom­pac­tage de la jouis­sance fami­liale, il n’y en a pas qu’une, à chaque-un la sienne. Et si on prend comme bous­sole la ques­tion de l’opacité, de la béance, l’insconscient qui se mani­feste, J.-R. Rabanel la sai­sit quand l’enfant se « trompe » sur sa place dans sa famille. Une pos­si­bi­li­té d’ouverture pour une réor­ga­ni­sa­tion moins coû­teuse pour l’enfant.

Parce que par­fois dans les familles, une chatte n’y retrou­ve­rait pas ses petits[4].

 

Bonne lec­ture !

 

[1] Brousse Marie-Hélène, Des idéaux aux objets : le noeud de la guerre, dans La psy­cha­na­lyse à l’épreuve de la guerre, ed. Berg International, Paris, 2015, p 143–161.

[2] Valeria Sommer-Dupont ; Argument #1 pour les JIE7.

[3] Ibidem.

[4] Cf. Lacan J.; L’étourdit dans les Autres écrits, Éditions du Seuil, Paris, p. 457.

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