8e Journée d'Étude

Rêves et fantasmes chez l’enfant

samedi 22 mars 2025

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This is the last one !

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Nous voi­ci donc au der­nier Zappeur avant la Journée qui se dérou­le­ra demain au Palais des congrès d’Issy-les-Moulineaux. Nous avons tra­vaillé avec beau­coup de gai­té depuis de nom­breux mois et nous allons main­te­nant pou­voir vous retrou­ver. Le point de capi­ton de la Journée vien­dra bou­cler deux années intenses de tra­vail dans les réseaux du Champ freu­dien et les ins­ti­tu­tions qui s’en orientent, sur cette thé­ma­tique des enfants vio­lents qui a ren­con­tré beau­coup d’échos.

Ce numé­ro s’ouvre avec une pépite pro­po­sée par Luc Garcia. Il y lit un cer­tain type de dégueu­las­se­rie humaine qui trouve à s’inscrire dans la chaîne d’un dis­cours, au tra­vers d’un fait divers qui a mar­qué les esprits, il y a quelques années : l’affaire Grégory. Comment dire la sau­va­ge­rie qui s’ébat dans le lan­gage même ? La pho­to de ce jeune enfant sou­riant en une, figeant son sou­ve­nir dans ce sou­rire per­ma­nent, vient en contre­point des cor­beaux qui s’agitent dans ce vil­lage. Le contraste règne entre la plu­ra­li­sa­tion des cor­beaux et cet enfant, sou­riant – deve­nu, après-coup de sa dis­pa­ri­tion, l’opérateur logique de toute cette canaille­rie, pié­gé par elle.

Vous trou­ve­rez ensuite dans ce der­nier Zappeur de belles sur­prises cli­niques, qui donnent un avant-goût de ce qui vous attend demain. Les vignettes que nous pré­sen­tons font scin­tiller quelques facettes de ce que peut être la prag­ma­tique de l’abord de l’enfant violent que Jacques-Alain Miller appelle de ses vœux dans son texte d’orientation[1] dans la pra­tique de ceux qui s’orientent de l’enseignement de Jacques Lacan. L’abord de l’enfant violent, comme Jacques-Alain Miller l’indique, consiste non pas à trai­ter fron­ta­le­ment la vio­lence de l’enfant, mais plu­tôt, après avoir des­ser­ré l’étau de cette assi­gna­tion signi­fiante, à ten­ter d’extraire la jouis­sance que la vio­lence cherche à résoudre en la mani­fes­tant ; se faire par­te­naire, extraire l’objet violent intime, pro­cé­der avec dou­ceur – à chaque fois selon son style et en se ris­quant dans la ren­contre, sou­vent dif­fi­cile, avec ces enfants qui mettent à mal les codes communs.

Plusieurs pra­ti­ciens font part de leurs trou­vailles en par­ti­cu­lier autour du trai­te­ment d’un regard, visant son extrac­tion sous dif­fé­rentes moda­li­tés : Virginie Viersac décide de faire sor­tir les autres élèves de la classe plu­tôt que le jeune Bastien. Karine Desjours donne de la voix et s’efface du regard de Charlotte qui peut alors s’accrocher à la tétine. Alexis Gaultier esca­mote son regard et jusqu’à sa pré­sence pour se faire par­te­naire d’Hélène en renon­çant à la consis­tance de l’identification à celui qui fait res­pec­ter les règles.

Rencontrer ces enfants vio­lents pour le pra­ti­cien, c’est en effet inven­ter une posi­tion et une réponse qui a à se construire après avoir sup­por­té d’accueillir cette chose vio­lente qui le tour­mente. Pour s’inventer par­te­naire, Michel Héraud devra accu­ser récep­tion du mes­sage d’un fils aux prises avec la filou­te­rie – celle du père ou la sienne ? Hélène Deltombe ne recule pas devant les hal­lu­ci­na­tions du jeune Cédric qui ne peut se défaire seul des effets vio­lents des voix qui le har­cèlent sans négo­cia­tion pos­sible. Catherine Soares tente de ren­con­trer Hulk, et per­met alors à Nathan que s’ouvre un nou­veau monde où une ren­contre est pos­sible. Enfin, Luciana Zafimaharo se confronte au corps détruit de Willy et l’accompagne dans ses ten­ta­tives de le cer­ner par le langage.

Au plai­sir de vous retrou­ver demain !

[1] Miller J.-A., « Enfants vio­lents », Après l’enfance, Paris, Navarin, coll. La petite Girafe, 2017, p. 203.