Dans les structures qui accueillent enfants et/ou adolescents, l’agitation, l’injure, la crise, la bagarre sont légion. L’enfant « terrible », « tyrannique », « insupportable » peut provoquer l’exaspération ou susciter le rejet. Chacun se retrouve alors dans l’impasse, poussant parfois au passage à l’acte.
L’enfant, de par son statut, est dans un lien à quelques adultes. Ces quelques êtres, qui baignent dans le langage et s’y sont accrochés d’une manière singulière, tentent de s’entendre et s’écouter, de faire famille.
Dans le quotidien ô combien banal et exaspérant des familles, l’aspiration à l’entente mène parfois à des impasses. Et ce, d’autant plus quand les attentes de part et d’autre sont pressantes, car elles mènent chacun par le bout du nez. Les uns revendiquent le droit à, les autres revendiquent le devoir de et vice versa. « Uni » dans ce microcosme qu’est la famille, chacun est aux prises avec ce qui le déborde, lui est étranger, chacun a à s’en débrouiller. Les cris, les colères, l’absence de limites, les caprices, la tyrannie des enfants, et les burn-out, les démissions, les fulminations, les irritations des parents pullulent. Face à ces symptômes, tantôt on attribue une valeur omnipotente ou cathartique à la parole (parler fait du bien), tantôt il n’y a rien à dire et on tente de réduire les symptômes à des comportements à corriger ou à éradiquer. Quand les réponses de la société ne sont pas médicales.
Tantôt il y a lieu de trouver à adresser cela…
De par leur fonction hospitalière, les institutions d’hébergement, de soins, d’assistance accueillent le sujet et le mettent à l’abri de son insupportable. Ce sont des lieux où l’on s’enseigne de la clinique par excellence, chaque intervenant – quel que soit sa formation, son savoir-faire – est partenaire d’un lien. Pas sans l’appui d’une orientation réfléchie, il s’emploie à ouvrir la possibilité d’une parole. L’intervenant a à trouver dans le quotidien une manière de s’adresser au sujet, d’intervenir, de tempérer. Ainsi, l’institution, lieu de fabrication d’un point d’ancrage, ne vise pas la mise au pas de l’autre. Elle essaie de prendre acte de ce qui constitue un impossible pour le sujet, et de chercher à en tirer, avec lui, les conséquences et les solutions ajustées à sa subjectivité. Elle est un formidable lieu d’inventions.
Appliquée à la pratique, la psychanalyse fournit des outils de réflexion et de travail pour saisir et identifier la souffrance des enfants – dont les manifestations symptomatiques ne se laissent pas éduquer –, et des parents – parfois démunis face à ce qui leur est incompréhensible. Elle peut orienter, guider, éclairer les interventions de chacun des praticiens sans en éclipser le style propre. Elle offre une orientation de travail qui permet à chacun – professionnels, enfants, parents – d’y avoir une place, sans la rupture du passage à l’acte. Partir du cas et en tirer les conséquences, toujours à reprendre et ajuster, c’est le programme clinique de la 7ème Journée de l’Institut de l’Enfant. Elle se mettra à la tâche de rendre patent les effets des interventions des praticiens en institutions.
La JIE7 s’adresse à vous – professionnel(le)s intervenant dans le champ de la petite enfance, dans le médico-social, dans la protection de l’enfance, dans des lieux de soin – pour saisir les enjeux contemporains des discours sur la parentalité, faire surgir la dimension inconsciente dans le trouble et interpréter ce qui de la rencontre surprend. Cette journée est l’occasion d’acquérir des connaissances théoriques et pratiques pour améliorer l’accueil et l’accompagnement des enfants et leurs familles dans les prises en charge cliniques, sociales et éducatives.
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